

On y est… Dernier mois, dernière ligne droite…. Dernier accouchement de l’année pour moi sur le plateau technique.
3 Accouchement pour toi, premier pour papa.
Ce fut une année riche en émotions. Nous nous sommes rencontré en tout début de grossesse et le feeling est passé immédiatement. Vous transpirez l’amour et l’ocytocine, un couple rayonnant. Au fur et à mesure de la grossesse tu sembles de plus en plus épanouie, papa est présent à tes cotés. La discussion, clé de votre relation et toujours présente avec bienveillance. Je vous admire.
La grossesse se passe sans encombre, malgré quelques discours défaitistes qui parsèment notre chemin. Mais le travail est bien fait, vous avez suffisamment confiance en vous, en toi, dans ce pouvoir d’enfanter. L’accouchement à la maison ne fait même pas peur. Je suis convaincu que la plupart des actes inutiles et contraintes sont dues aux peurs des soignants. Et si au lieu de traiter la femme enceinte comme une bombe capable de développer des centaines de pathologies, nous, soignants, travaillions sur nos peurs, qui nous font réaliser des actes inutiles, ou des actes par peur de complications.
Je suis convaincu que nous arriverons à changer les mentalités, mais il va falloir du temps. Alors plutôt que vouloir changer les personnes, ils devraient déjà laisser les couples et les professionnels qui le souhaitent travailler comme ils le souhaitent… Les résultats le prouvent, après il faut laisser le temps en temps… Comme toute ces femmes qui arrivent en fin de grossesse et qui veulent accoucher. Nous n’avons pas la main dessus, et devons contenir notre impatience pour être prêt le jour du changement.
Revenons à ce bébé, qui approche du terme théorique et qui ne se décide pas à se montrer. A cause de certaines contraintes nous savons qu’il doit arriver bientôt.
Les contractions débutent le 9 Décembre en pleine nuit. J’ai le droit à un petit Sms au moment de m’endormir. Super je vais pouvoir me reposer un peu avant le grand moment. Tu gères ton pré travail avec papa, en alternant des phases de repos et du ballon. Au petit matin les contractions sont très intenses et tu me demande de venir.
A mon arrivée je te trouve sur le ballon, une ambiance idéale. Toute la maison dort encore, il règne une sérénité dans ce lieu, une telle puissance. Je reste à tes cotes, t accompagne pour la prise d’un bain.
A un moment on se pose la question d’aller à la maternité et finalement on se décide. Nous partons donc en direction de la maternité. Je pars en premier pour préparer la salle.
Durant la matinée nous alternons les positions, le bain et tout ce qui t’aide à avancer. Malgré ton sentiment de lenteur pour un troisième bébé, il fait son chemin. Il prend le temps qu’il a besoin, il sait ce qu’il a à faire et ton corps aussi.
C’est donc en milieu d’après-midi que ce moment finit par se montrer. Après un accouchement en puissance, ou papa à tes cotés t’encourage et t’accompagne. C’est une magnifique petite fille que tu mets au monde dans la douceur et le bonheur de cette famille qui s’agrandit.
Les jours qui suivent seront encore plus intense et vous tisserez un amour inconditionnel l’un pour l’autre mais aussi pour elle… c’est le pire qui arrive dans les naissances respectées…
Next soon….
C’est un jour de mai, semblable aux autre pour moi mais qui allait changer votre vie.
En plein confinement et pandémie mondiale, nous nous rencontrons par téléconsultation pour faire connaissance.
Tu as déjà connu le bonheur d’un début de travail qui respecte la physiologie de l’accouchement dans le Sud Est de la France, ma ville d’origine. Un fait pas anodin quand on ne croit pas aux coïncidences.
Tu as entendu parler du plateau technique et souhaite vivre une expérience similaire, en allant encore plus loin. J le papa est très présent et convaincu également de la démarche.
Nous poursuivons donc par une rencontre réelle 15 jours plus tard et le feeling passe bien. Nous partons sur le projet de plateau technique.
Le suivi de grossesse se déroule bien, tout est au vert. Au cours de celle-ci on découvre la petite sœur déjà très active et éveillée pour son âge. Elle pense même que je viens à la maison pour jouer avec elle lors du dernier cours de préparation à la naissance.
Puis un jour les contractions commencent…tôt dans la nuit mais tu les accueilles. Elles se régularisent toute la journée à une semaine de la date prévisionnelle. On s’en moque les bébés ne savent pas lire les dates prévues d’accouchement.
Tu fais ton travail avec papa, qui te soutient et t’accompagne à merveille. Tu alternes entre ballon, bain et marche.
De mon côté je passe la journée à la maison, guettant le moment où tu auras besoin de ma venue. Arrive le début de soirée et toujours aucun besoin. Je me dis que tu vas peut-être le faire toute seule ce bébé 😊
Puis arrive LE coup de téléphone… celui du papa ou on entend la femme en travail derrière dans son vortex. Celui où je me demande si je vais arriver à la maison avant le bébé. Alors je me mets en route.
En arrivant je te trouve à genoux, agrippée au papa. L’ambiance est tamisée, la chaleur et l’intimité sont omniprésente. Je me fais tout petit et attend que tu remarques ma présence.
Ça y est tu émerges quelques secondes de ton vortex et me remarques. Tu m’adresses un sourire. C’est le moment pour moi de faire le point.
Effectivement tu as bien travaillé c’est le moment d’aller à la maternité. Je prends la route en premier pour aller préparer la salle qui accueillera ton enfantement.
Tu me rejoins, et nous nous installons. Lampes à pierre à sel, musique douce, chauffage, pierres et prémices de la naissance nous accompagnent. Tu souhaites prendre un bain.
Ça tombe bien cette baignoire installée depuis Mai 2020 n’a jamais servi aux patientes du plateau technique. Nous préparons donc un bain avec enthousiasme pendant que tu replonges dans ton vortex.
Tu rentres dans ce bain chaud qui semble t’apaiser immédiatement. Ca fait une quelques minutes que nous sommes arrivés et les contractions semblent s’espacer.
AU bout d’un moment je sors pour vous laisser un peu d’intimité, et préparer les dossiers. Au moment où je repasse la tête par la porte quelques minutes après je trouve le papa la main dans l’eau, le regard interrogateur qui me dit que la tête est là.
C’est super, il voulait être là à la sortie. Comme m’a dit Michel Odent le jour où je suis arrivé en retard à son séminaire : « Les bébés naissent toujours mieux quand les sages-femmes sont en retard »
Version public : ****Je vérifie donc et la tête commence à sortir. Je prends le relai du papa qui vient à ton oreille pour t’accompagner.
Je t’aide à te redresser pour sortir de l’eau et tu continues donc à accompagner ce bébé hors de toi. Une belle naissance en deux temps ou tu ne veux plus pousser une fois la tête dehors. Avec nos encouragements tu recommences et continue cet enfantement. Ça y est ce bébé sort et il est mis contre toi au chaud.
Version perso ***** Je vérifie donc et la tête commence à sortir. Je prends le relai du papa qui vient à ton oreille pour t’accompagner.
Tu accompagnes la tête une première fois, et sent ce cercle de feu. Une belle naissance en deux temps ou tu ne veux plus pousser une fois la tête dehors. Avec nos encouragements tu recommences et continue cet enfantement. J’ai pourtant trouvé ce temps long Ça y est ce bébé sort remonte à la surface et il est mis contre toi au chaud. Mon premier accouchement dans l’eau, tellement calme et magique.
On s’installe confortablement sur le lit pour profiter de ce moment à 3, et de ce lien d’attachement qui se crée.
4h après une naissance merveilleuse vous prenez le chemin du retour pour retrouver la chaleur de votre foyer. On se verra les jours qui suivent pour accompagner ce nouvel être dans sa vie terrestre.
Ce fut un moment magique, que je suis ravi d’avoir partagé avec vous. J’ai toute confiance en vous pour continuer à apprivoiser cette vie à 4.
Une fausse alerte avant le Jour
Nous sommes le dimanche 21 juin 2020, jour de la fête de la musique. C’est le moment où je vois le premier appel pour l’accouchement.
Mais situons un peu le contexte avant :
Nous nous sommes rencontrés fin novembre dans mon cabinet au tout début de la grossesse. Maman (E.) qui a déjà eu trois enfants sait très bien ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. Le papa (T.) est déjà très investi dès notre première rencontre, il a envie d’avoir un rôle à part entière dans cette grossesse et cet accouchement.
La grossesse et son suivi se passe sans encombre, malgré une petite inquiétude lors d’une échographie.
A chaque rencontre, chaque cours de préparation à la naissance, T. fait son possible pour être présent. Tous les deux vous posez des questions, êtes intéressés et investi.
Plus on se rapproche de la fin de la grossesse, plus je trouve E. sereine. On est persuadé que tout va bien se passer. J’arrive à percevoir une envie d’accouchement à domicile (AAD) que malheureusement je ne peux pas pratiquer. En effet en France, il n’existe aucune assurance pour couvrir ces accouchements. Or la loi oblige les sages-femmes à avoir une assurance, mais elle permet aussi aux couples de pouvoir choisir leur lieu d’accouchement… Paradoxe typiquement français…
Ou alors est-ce seulement un 4ème enfant avec 25 minutes pour aller à la maternité qui les inquiète ?
Revenons à ce dimanche soir :
21 h : appel de T. car E. a ressenti une contraction douloureuse. Ils sont inquiets et souhaitent que je vienne.
Je me mets donc en route tranquillement pour me rendre à votre domicile, situé a 20 minutes. De plus, je rencontre peu de circulation.
A mon arrivée, je suis accueilli par T. que je vois soulagé de me voir. Lorsque je passe la porte d’entrée je trouve E. debout dans le couloir, souriante. Je pense que ça ne sera qu’une visite de courtoisie.
Je procède donc après avoir discuté avec les parents aux vérifications. Bébé va très bien, mais ce n’est pas encore pour aujourd’hui. Il se prépare juste.
Je rentre donc et tout le monde finit sa soirée tranquillement.
La semaine se passe tranquillement jusqu’au lundi 29 juin. Maman désespère de voir le terme se rapprocher… enfin le terme théorique qu’une échographie a bien voulu fixer. Le bébé viendra quand il sera prêt. Faisons-lui confiance.
C’est trois jours après la date prévue, que les contractions commencent. E. suit mes conseils, marche, fais du ballon. Elle fait ce qu’elle peut pour stimuler ces contractions.
Je me rends au domicile fin d’évaluer l’avancée du travail. Celui-ci n’est pas encore tout à fait en route, mais vu que c’est un 4ème je suis assez confiant et je leur propose de nous rendre à la maternité pour accoucher. Maman n’attendait que ça et c’est donc tranquillement que nous partons à l’hôpital, dans notre salle.
Sur le trajet, les contractions s’espacent, au lieu de s’accentuer. Peu importe, nous, les sages-femmes (ou aussi un peu sorcières) avons nos techniques naturelles pour stimuler les contractions et aider à faire venir ces enfants quand c’est le moment.
Nous sommes arrivés vers 18 h 30 à la maternité. À 19 h je mets en place une astuce connue de trop peu de sages-femmes : un tire-lait pour stimuler les contractions. Pendant une heure, E. va stimuler les contractions qui sont de plus en plus fortes. Je demande également à une amie sage-femme de venir faire de l’acupuncture. Au vu de sa charge de travail elle ne pourra pas, mais peut être que l’intention suffit ?
A 20h la poche des eaux se rompt, on sait tous les trois que cela s’accélère. E. cherche une position confortable et oscille entre la table, le ballon et la liane. Finalement, ça sera la table.
Je reste respectueusement à distance sur mon ballon, mon meilleur allié de ces moments merveilleux.
La tête arrive, T. la soutient de tout son être, et voit également son enfant arriver. La tête sort dans un râle, puis quelque temps après le reste du corps réceptionné par son papa. Ce petit être est là, dans les mains de son père, entre les jambes de sa mère. Ce devrait être le seul endroit pour accueillir un enfant, tout aussi sécuritaire que les mains de soignants.
Voilà 20h19, ce petit William est parmi nous aves ses 3985g
Nous passerons 4h à la maternité et toute la petite famille rentrera à la maison pour dormir tranquillement chez soi.
Encore un beau moment….
Une autre voie
Nous nous sommes rencontrés au tout début de la grossesse. La future maman (C.) savait très bien ce qu’elle voulait, le futur papa (A .) était prêt à l’accompagner. Durant ces neuf mois de grossesses, on se voit régulièrement, nous apprenons à nous connaitre, nous avons échangé, su se connecter avec le bébé. Papa s’investit de plus en plus. Maman ne semble pas inquiète.
A la fin ils sont impatients de rencontrer leur bébé. Après quelques péripéties sans gravité, on arrive dans la période de l’accouchement.
Je les sens prêts. Papa a surtout peur de voir C. éprouver beaucoup de douleur. Malgré le fait qu’on sait tous les trois que ce n’est pas de la douleur, mais de la puissance…
Arrive les contactions, progressivement elles se rapprochent. C. dira plus tard qu’elles ont commencées le 22 mai au matin. Elle a su les apprivoiser, et avancer avec elles.
En début de nuit du 23 mai 2020 je reçois un premier appel, la puissance commence à être plus forte, A. me contacte. Il aimerait que je vienne. Je sens qu’il a besoin d’être rassuré, de voir que tout se passe bien.
J’arrive donc vers 1 h du matin, et te trouve dans le salon. Tu es sur le ballon, A. est derrière toi et te masse. Il t’aide du mieux qu’il peut et il me semble voir du soulagement dans ses yeux. Nous faisons le point et le travail peine à commencer. Une fois les vérifications faites, je propose certaines positions avec le ballon, on se fait couler un thé. Au bout de quelques heures, on décide d’aller marcher. Une balade mémorable, sous la pluie, en pleine nuit. Notre marche est entrecoupée par tes contractions, accroché au cou de ton papa.
En rentrant, un bain chaud semble te soulager, mais le répit est de courte durée. Vers 8 h je te propose d’aller à la maternité ou rester à la maison pour le moment. Bébé fait son travail, mais le col résiste. Aucune position semble l’aider à appuyer un peu plus. Tu choisis donc d’aller à la maternité.
Une fois arrivée nous passons la matinée ensemble, à essayer de soulager, à arpenter les différents couloirs de la maternité, à essayer toutes les positions. Je demande même conseil à la communauté virtuelle de sages-femmes. Nous essayons tous leurs conseils. Tu as le droit à une séance d’acupuncture par une sage-femme formée et disponible.
Aux alentours de 13 h la fatigue a raison de toi. Tu décides de changer de voie et prendre une analgésie péridurale.
Une fois celle-ci en place, tu es soulagée. Tu peux enfin te reposer après 36 h de contractions intenses. Avec l’accord de l’équipe je reste pour continuer à t’accompagner. Vous semblez ravis.
La suite du travail se poursuit sans encombre jusqu’à 19 h 30. C’est le moment ou le bébé doit sortir, il montre des signes de difficultés. Nous commençons donc à essayer de l’aider à naître du mieux que nous pouvons. Cela ne semble pas facile pour lui et nous continuons sous l’œil bienveillant du chef de service, gynécologue de garde ce jour-là.
A 20 h 05 ce petit être tant attendu montrera son visage. Une merveille de 3258 grammes. Tu ouvres immédiatement les yeux et vient te blottir contre maman.
Ce fut une longue journée, presque 48 h sans dormir pour tout le monde mais toute cette fatigue est oubliée une fois qu’on te voit… Une belle naissance, avec un objectif initial atteint : que tout le monde se porte bien.
Je regarde l’agenda et regarde le prochain rendez-vous : première consultation de grossesse. Nous sommes le 18 janvier 2020 et je vais rencontrer tes parents pour la première fois.
Dès l’entrée dans le cabinet j’ai senti que M. (ta maman) allait être ouverte sur le sujet du plateau technique. Au fur et à mesure de la consultation je vois que le futur nouveau papa I. (car tu as déjà une grande sœur) accroche également. Ils sont tellement détendus tous les deux et si mignons. Ta maman est déjà à plus de 20 SA et pourtant elle est déjà tellement connectée, sereine. En ayant connu ta grande sœur plus tard, et voyant la relation qu’elle a avec ses parents, son éveil… tout s’explique.
Au fur et à mesure des consultations un lien se tisse mais il sera à son summum après ton arrivée… Nous faisons la suite du suivi, on se prépare ensemble à ton arrivée. Maman est très bien entourée.
Période de confinement oblige, les derniers rendez-vous se font en visio. Ta maman est très active, je vois bien que les contractions sont déjà présentes… Ta sœur demandant à être allaité ne doit pas aider 😊
On garde contact par sms, je ne suis pas inquiet.
Ça y est le cap des 37 SA est passé. L’objectif que nous nous étions fixés. Même si maman ne le montre pas elle relâche la pression. Car si tu venais à te montrer plus tôt nous aurions dû renoncer à la salle nature….
37 + 3 SA. Maman m’appelle le matin, elle a perdu les eaux. C’est parfait, je ne travaille pas au cabinet ce jour-là. J’organise les quelques visites à faire et je me rends à ton domicile.
Maman est heureuse, souriante, mais les contractions ne sont pas là. Nous contrôlons si tu vas bien, et après un rapide examen nous décidons de te laisser le temps de venir. Je repars donc en ayant laissé pleins de conseils à suivre.
Je suis par sms le déroulé de la journée : l’organisation pour gérer ta sœur, les marches avec ta tata, les fous rire dans le bain, etc…
Je reviens en fin d’après-midi pour refaire le point. EN passant la porte d’entrée l’ambiance n’est pas du tout la même.
Maman est dans le salon avec tata, les contractions sont bien présentes. Elle exécute à la perfection les conseils qu’elle a pu recevoir des personnes qui l’entoure. L’ocytocine, l’amour est partout dans l’air. Nous contrôlons l’avancée du travail, nous en sommes au début. Je laisse le choix à maman de poursuivre à la maison ou d’aller directement à la maternité sans avouer le niveau de dilatation. Maman et papa essaye de décrypter mon silence pour savoir si c’est une bonne ou mauvaise nouvelle. Silence et bouche cousue, moi je sais que j’ai confiance et que cela va bien se passer, même s’il faut du temps.
Maman décide d’aller à la maternité. Je pars donc en premier pour préparer la salle après un fou rire concernant les carottes du potager.
Arrivé a la maternité, je prépare la salle, préviens toute l’équipe que vous allez arriver, que cela va peut-être durer un peu. Je réfléchis même à l’organisation et l’annulation des rendez-vous du lendemain.
Papa a dit 10 minutes pour arriver à la maternité, maman 15… elle avait raison.
Je reçois un premier appel, ils sont sur le parking. Sans me presser je me rends donc à l’entrée pour les accueillir.
En voyant la voiture s’approcher j’aperçois M. déjà ailleurs. Je comprends que le trajet en voiture a dû accélérer les choses. J’essaye de l’aider à sortir de la voiture mais nous sommes coupés par des contractions. Papa vient en renfort. Une jambe, puis l’autre, ça y est, elle est debout. Elle me dit qu’elle ne va jamais y arriver, j’essaye de la motiver, mais une contraction et un vent de panique me vole mon travail et arrache deux cris à maman et elle nous dit : « il arrive ».
Tout autour de nous le temps semble s’être arrêté. De loin des passants et des personnels soignants nous regarde sans s’approcher. Finalement un agent s’approche et nous demande si nous voulons une chaise… enfin. Elle mettra 5 minutes à arriver qui nous ont paru une éternité avec papa. On en rigolera bien après.
La chaise arrive mais c’est trop tard, les contractions sont plus intenses. Ta maman essaye de t’assoir par 2 fois mais la tête déjà sur le périnée l’en empêche. Soudain elle pose un genou au sol, une contraction encore plus intense, un cri sauvage… je comprends que tu arrives et vite.
Je donne quelques consignes rapides pour prévenir la maternité et avoir du matériel. La poche des eaux finit de se rompre, signe imminent de ton arrivée… Ok tu l’as choisi ça sera ici sur le parking. On trouve même un petit coin d’herbe pour s’installer au sol. J’essaye vainement d’expliquer comment faire un pare-vue aux personnes présente, mais finalement une coordination se met en place et nous arrivons à créer une petite bulle.
Maman s’allonge au sol, juste le temps que l’équipe de maternité amène du matériel et… POUF…. En un magnifique réflexe d’éjection tu es dehors. Maman est aux anges. Tout le monde est ravi de cet évènement hors norme qui vient de se dérouler devant nos yeux. Une naissance la plus naturelle possible, baignée dans un climat de confiance.
Tu pousses tes premiers cris sur maman, papa arrive même à capturer ce moment en photo.
Nous allons finalement dans « notre » salle, dont tu n’auras pas profité… Maman reste 2h avec Papa et toi, aux anges.
Une délivrance des plus facile, toi toujours accroché à ta maison. Ça donnera l’occasion de faire de magnifiques photos, et avec papa on s’entraine pour les empreintes de placenta. On ne s’en sort pas trop mal.
Le clou de cette journée, au bout de 4h vous quittez la maternité…. Pour rentrer chez vous…. Dans votre foyer….
Quelle naissance… Quelle famille… quels amis…