Nous nous sommes rencontrés au tout début de la grossesse. La future maman (C.) savait très bien ce qu’elle voulait, le futur papa (A.) était prêt à l’accompagner. Durant ces neuf mois de grossesses, on se voit régulièrement, nous apprenons à nous connaitre, nous avons échangé, su se connecter avec le bébé. Papa s’investit de plus en plus. Maman ne semble pas inquiète.
À la fin, ils sont impatients de rencontrer leur bébé. Après quelques péripéties sans gravité, on arrive dans la période de l’accouchement.
Je les sens prêts. Papa a surtout peur de voir C. éprouver beaucoup de douleur. Malgré le fait qu’on sait tous les trois que ce n’est pas de la douleur, mais de la puissance…
Arrive les contractions, progressivement, elles se rapprochent. C. dira plus tard qu’elles ont commencé le 22 mai au matin. Elle a su les apprivoiser et avancer avec elles.
En début de nuit du 23 mai 2020, je reçois un premier appel, la puissance commence à être plus forte, A. me contacte. Il aimerait que je vienne. Je sens qu’il a besoin d’être rassuré de voir que tout se passe bien.
J’arrive donc vers 1 h du matin, et te trouve dans le salon. Tu es sur le ballon, A. est derrière toi et te masse. Il t’aide du mieux qu’il peut et il me semble voir du soulagement dans ses yeux. Nous faisons le point et le travail peine à commencer. Une fois les vérifications faites, je propose certaines positions avec le ballon, on se fait couler un thé. Au bout de quelques heures, on décide d’aller marcher. Une balade mémorable, sous la pluie, en pleine nuit. Notre marche est entrecoupée par tes contractions, accroché au cou de ton papa.
En rentrant, un bain chaud parait te soulager, mais le répit est de courte durée. Vers 8 h, je te propose d’aller à la maternité ou rester à la maison pour le moment. Bébé fait son travail, mais le col résiste. Aucune position ne paraît l’aider à appuyer un peu plus. Tu choisis donc d’aller à la maternité.
Une fois arrivée, nous passons la matinée ensemble, à essayer de soulager, à arpenter les différents couloirs de la maternité, à essayer toutes les positions. Je demande même conseil à la communauté virtuelle de sages-femmes. Nous essayons tous leurs conseils. Tu as le droit à une séance d’acupuncture par une sage-femme formée et disponible.
Aux alentours de 13 h la fatigue a raison de toi. Tu décides de changer de voie et prendre une analgésie péridurale.
Une fois celle-ci en place, tu es soulagée. Tu peux enfin te reposer après 36 h de contractions intenses. Avec l’accord de l’équipe, je reste pour continuer à t’accompagner. Vous semblez ravis.
La suite du travail se poursuit sans encombre jusqu’à 19 h 30. C’est le moment où le bébé doit sortir, il montre des signes de difficultés. Nous commençons donc à essayer de l’aider à naître du mieux que nous pouvons. Cela ne semble pas facile pour lui et nous continuons sous l’œil bienveillant du chef de service, gynécologue de garde ce jour-là.
À 20 h 05, ce petit être tant attendu montrera son visage. Une merveille de 3 258 g. Tu ouvres immédiatement les yeux et vient te blottir contre maman.
Ce fut une longue journée, presque 48 h sans dormir pour tout le monde, mais toute cette fatigue est oubliée une fois qu’on te voit… Une belle naissance, avec un objectif initial atteint : que tout le monde se porte bien.