2020… Une fois par siècle, les deux premiers et les deux derniers chiffres de l’année sont les mêmes.

Quelle belle année pour commencer ces billets. Je pense qu’avant de commencer ce récit, il faut commencer par le début.

Les origines de mon orientation professionnelle. Peut-on dire que cela commence à ma naissance ? Dans ce cas, pour satisfaire les curieux, j’ai atterri dans ce monde par césarienne, avec un motif retrouvé au détour d’un cahier de naissance « Gros bébé » Déjà stigmatisé alors que je pesais que 4 040 g à la naissance. Une autre époque ?

 

Non encore trop de césarienne pour des motifs illégitimes sont réalisés aujourd’hui, mais cela fera peut-être partie d’un autre billet. Loin de moi l’idée de dénigrer la césarienne, elle sauve des vies. Mais parfois, avec un peu plus de connaissance de la physiologie de l’accouchement, elle pourrait être évitée. Elle n’est pas sans risques physiques, mais aussi psychologiques pour le couple et son enfant.

 

Donc peut-être que ma naissance a conditionné le fait que je dédie ma vie à accompagner des femmes, notamment enceintes, et depuis peu des naissances naturelles…

 

Si nous faisons un saut dans le temps, nous nous retrouvons en terminale, où je choisis de faire la faculté de médecine pour garder ce groupe de copains qui me tient à cœur. Aucune profession médicale dans la famille proche, un oncle chirurgien-dentiste que je vais consulter très rarement.

Qu’importe, je me le lance. Il sera toujours temps d’échouer plus tard. Première année de médecine sans trouver le rythme adéquat, je profite. Aux fêtes de fin d’année, je réalise que les partiels approchent et que je ne suis pas prêt, je n’ai même pas commencé à réviser alors que les examens sont dans moins d’un mois. L’objectif se transforme et devient pouvoir redoubler, réviser pour moins avoir à apprendre l’année prochaine.

 

L’année se finit, je passe au raz de la limite, comme beaucoup de choses dans ma vie, de ne pas pouvoir redoubler. En faire juste assez pour passer.

 

La deuxième année commence par un drame familial. Cela confirme sans doute ma volonté de réussir dans le domaine médical. Je persévère et je réussis le concours de médecine, avec un classement me permettant de choisir uniquement l’orientation en école de sage-femme ou le bannissement des études médicales. Grâce à des filles fantastiques, déjà à l’école de sage-femme, je décide de me lancer dans ces études, il sera là aussi temps de bifurquer plus tard si je conserve l’envie de faire des études de médecine.

 

Première année en stage infirmier majoritairement, à chercher sa place entre étudiant, homme, sage-femme et sage-femme en service infirmier. Fin de première année d’école de sage-femme, premier accouchement. Petite clinique, on me laisse participer à des accouchements, et même aider seul un couple à la fin du stage sous la supervision d’une sage-femme. J’assiste également à une césarienne, où j’aide le gynécologue. Cela sera perçu comme un étudiant qui voulait faire médecine, qui se prend pour « un petit docteur ». Foutaise.

Ce n’était qu’un étudiant émerveillé par ce qu’il voyait, qui ne demandait qu’à apprendre.

 

Passons les autres années d’études, les rencontres merveilleuses et les différents soutiens qui sont apparus dans ma vie, que ce soit à l’école, en stage ou dans le milieu associatif. Mais n’oublions pas non plus les pressions en stage, les personnes néfastes et autres.

 

Fin des études en 2014, départ à contre cœur de ma ville natale du sud pour la banlieue parisienne, avec le saint Graal dans cette période d’emploi difficile : un CDI.

 

Au fur et à mesure des années, je me sens de moins en moins à l’aise avec ma pratique. Je vois des choses, je fais des choses qui me dérangent… je ne suis pas en accord avec moi-même. J’arrive néanmoins à accompagner des couples, des amis ou des couples qui deviennent des amis pour leur accouchement.

Je découvre la joie de protéger ces couples lors de leur accouchement et de garder ce lien après. Je me rends compte que c’est ce que je veux, travailler en autonomie dans le respect du bien-être des parents et bébé à naître. Merci à bibou, lily, margaux et Nour qui confirment ce que je ressens.

 

2019, je me lance et décide de découvrir le libéral, sa liberté et ses contraintes. Je rencontre une sage-femme maintenant retraitée, qui avait un plateau technique dans l’Oise. Elle m’explique son fonctionnement et sa façon de travailler. Je suis conquis. Je décide d’essayer de faire la même chose, cela n’existant plus dans les deux départements limitrophes où je me trouve. Je suis convaincu que c’est le meilleur moyen de vivre pleinement son accouchement.

 

Début en collaboration pendant neuf mois avec la bonne fée de Chantilly. Il faut se créer sa patientèle, c’est le début des angoisses du libéral. Le contact avec les patientes me plait, les retours sont bons.

Je cumule activité salariée, libérale et me forme en gynécologie sur ce début d’année bien chargée. En septembre l’opportunité se présente et je me lance, ouverture de mon propre cabinet à Lamorlaye.

 

Là, je continue mon activité, à rencontrer de nouvelles personnes. Et notamment celle qui changera n’a jamais ma pratique : Karine.

Karine, sage-femme québécoise (@quantikmama), organise un séminaire de trois jours dans le sud. Je connais son site, j’ai suivi ses enseignements en ligne, mais je ne suis pas encore satisfait. Je décide donc de m’inscrire pour la rencontrer et écouter ce qu’elle a (transmettre).

 

Dès le début, c’est chargé en émotion et cela ne fait que s’intensifier pendant trois jours. Je la découvre avec joie lever le voile qui couvrait ce que je ressentais comme une évidence : l’approche quantique de la naissance. Une naissance respectée et respectueuse de sa physiologie.

 

J’ai appris en trois jours à oublier les informations apprises à l’école, les pratiques ancestrales basées sur des croyances et non des faits ou des recommandations. Quel plaisir d’entendre parler d’enfantement libre, de bébé lotus et autre. Encore beaucoup de personnes pensent qu’un bébé peut s’étouffer s’il a le cordon ombilical autour du cou ! Ou qu’il faut couper le cordon ombilical avant la sortie placenta pour éviter que le nouveau-né se vide de son sang ou autre… J’avais tellement de croyances erronées également… Quel changement.

 

Je me sentais enfin épanoui et sur un petit nuage d’avoir passé trois jours avec des personnes qui finalement partagent la même vision des choses. Que de beaux récits et de belles personnes. À jamais merci Karine.

Et pardon… pardon à tous ces couples que je n’ai pas protégés en les accompagnant avec ces notions, aux interventions que j’ai pu faire, car je n’avais pas assez confiance en Dame Nature.

 

Après des vacances bien méritées, mais aussi le temps de maturer les informations apprises, je continue mon activité au cabinet.

 

En parallèle, depuis le début d’année 2019, je cherchais à ouvrir un plateau technique : un endroit pour accompagner les couples qui le souhaitent de façon naturelle. Quatre maternités, quatre refus. Une fois des médecins qui ne conçoivent pas que les sages-femmes puissent être payées à leur place pour le travail qu’elles font, une autre où ils ne sont pas intéressés, une autre où ce n’est pas le bon moment…

 

Et puis une rencontre, la maternité de Gonesse. Une équipe d’encadrement bienveillante, une équipe jeune, dynamique et compétente. Une chef de service emballée par le projet et une salle déjà existante qui ne demande qu’à être utilisée.

 

Après huit mois de discussion et négociation, la convention est enfin signée ! Heureusement, n’ayant pas de doute sur l’ouverture du projet, j’avais rencontré un couple en juin pour un suivi de grossesse, qui était intéressée par cela.

 

 

Récit de la première naissance au plateau technique à suivre.

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